Miss météo et animatrice jeunesse sur RTL9, le moins que l’on puisse dire c’est que les débuts de la vie professionnelle de Carole Ruhland sont bien loin de la casquette de directrice commerciale qu’elle porte aujourd’hui à merveille.

« À la télé, je m’étais présentée pour un poste d’assistante plateau. Sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait, je me suis retrouvée à l’antenne », sourit la jeune femme. Son joli minois a sans doute fait la différence.

Après cette expérience télévisuelle, Carole devient commerciale dans une entreprise de meubles jusqu’en 2008. « J’ai quitté la société et me suis inscrite à l’ICN pour y suivre un MBA. J’avais des complexes assez féminins sur la finance et la comptabilité qui se sont complètement estompés. Puis, j’ai créé ma boîte d’audit et de conseils à l’exportation. »

Très vite, Carole se rend compte que travailler seule n’est pas donné à tout le monde. « Je suis beaucoup plus performante quand je suis entourée », assure-t-elle. Elle devient alors chef de projet pour la cellule de développement économique meusienne mise en place par le ministère de la Défense. Objectif : aider l’implantation de nouvelles entreprises en Meuse et tenter de compenser les pertes d’emplois liées à la fermeture du Régiment d’artillerie (8e RA). Elodys en est alors à ses balbutiements et pense s’installer justement sur le bassin de Commercy.

« Bruno François, l’un des deux gérants d’Elodys m’a contacté d’abord en tant que chef de projet, puis il m’a proposé le poste de directrice commerciale de son entreprise. Nous avons trouvé un intérêt mutuel, j’ai foncé. Tout était à faire. » Du pain frais jour et nuit | Installée à Void-Vacon, Elodys compte aujourd’hui dix salariés dont quatre femmes. À terme, une soixantaine de personnes devrait y travailler.

Après un an et demi de recherche et développement et 1,50 M€ d’investissements, le « Compagnon du boulanger ® » d’Elodys entre sur le marché. Ce four cuit et distribue automatiquement des baguettes de pain. L’intérêt de la machine : stocker à 4 °C 110 à 240 baguettes « blanches », les faire cuire, puis les distribuer. Le boulanger « vient installer ses baguettes "blanches", puis il programme les cycles de vente et donc les heures où il souhaite que ses baguettes cuisent », explique Carole. Ensuite, il suffit aux clients de glisser une pièce d’un euro dans la fente pour que, moins de dix secondes plus tard, le pain sorte du distributeur frais et croustillant.

« La machine gère aussi la fraîcheur de la baguette. Si elles ne sont pas vendues rapidement, elles sont évacuées dans un rebus », poursuit Carole Ruhland.

Avec ce produit, le boulanger pourra satisfaire une clientèle en dehors de ses heures classiques d’ouverture – s’il installe l’appareil devant chez lui – ou en attirer une autre sur une zone de chalandise plus rurale. « Un four à distribution comme le nôtre, en pleine campagne, permet aux artisans de réduire leurs tournées quotidiennes de rue en rue, pas forcément rentable niveau temps et carburant. »

Fin 2013, une trentaine de machines étaient en fabrication pour le marché lorrain et alsacien. À terme, l’objectif est d’en vendre 500, voire 800 par an (dont 60 % à l’export). Et si cette machine vous intrigue, rendez-vous sur la zone d’activités Eiffel, boulevard de Finlande à Pompey, pour acheter et dévorer une savoureuse baguette.

Article paru dans le journal Nancy femmes en mars 2014, rédigé par Déborah Levy